Faith McLoryn Admin
Nombre de messages : 40 Age : 30 Date d'inscription : 09/06/2008
| Sujet: Je m'appelle Marie. { Free Ven 12 Sep - 10:12 | |
| Je m'appelle Marie. { Free
Ft. Faith McLoryn & Others « Just a normal day Streets turn into graves Traces have been removed The search was disapproved » Faith était assise dans un des grands fauteuils de cuir noir de la bibliothèque, un livre ouvert à la main. De ses yeux s'échapaient une famine presque effreyante, elle tournait rapidement les pages tout en les lisant une à une, détachant chaque mot sur le bout des lèvres sans même prononcer un son. Elle gobait littéralement ce livre, avalant chaque syllabe, chaque phrase, chaque paragraphe, avec un désir grandissant et un plaisir presque douloureux. Son regard d'océan parcourait les lignes les unes après les autres et enregistrait chaque petit bout de texte tandis que sa vision se brouillait à mesure qu'elle lisait ce passage de Je m'apelle Marie, un livre Québécois écrit par Christian Tétreault : [...] L'épiglotte, c'est la petite porte que nous avons tous au fond de la gorge. Une petite porte qui se ferme lorsqu'on avale. Marie et Félix ont probablement attrapé une bactérie à la garderie. L'hémophilus influenzae de type B cause la méningite, par exemple.
Cette bactérie s'est logée sur l'épiglotte et celle-ci a enflé. Elle a commncé par boucher l'oesophage, empêchant Marie d'avaler. Elle a ensuite bouché ses voies respiratoires. Les médecins ont tenté de l'intuber, mais il était trop tard. Les voies respiratoires étaient complètement bouchées et son cerveau avait manqué d'oxygène Il était trop tard pour la trachéotomie. La même bactérie empoisonnait Félix, mais n'avait pas encore atteint le stade critique.
Encore Marie qui a toujours de l'avance sur Félix. Comme les médecins savaient maintenant à quoi ils avaient affaire, ils ont eu le temps de procéder à l'intubation de Félix. Ils l'ont anesthésiés et ont enfilé un petit tube de plastique dans chacune de ses narines.
La tornade est passée. Félix est dans une chambre, immobilisé sur son lit. On lui a aussi attaché les deux petites mains pour qu'il n'enlève pas les tubes de son nez. Il dort. Mais nous ne pouvons pas quitter l'urgence. Ce serait abandonner Marie. Marie. Marie ma petite. Ma belle petite. Marie je t'aime. Marie pourquoi. Marie je t'aime. Marie. Je ne t'abandonnerai jamais Marie. Jamais. [...] « So cold the night The weak ones lose the fight So many of them out there No one seems to care » Sans un mot, elle laissa les larmes s'écraser en petites gouttes salées sur les pages du livre. À quoi bon les retenir sinon de se faire mal? Faith renifla intensément et referma tout doucement le livre, comme si elle avait peur qu'en le fermant trop brusquement, ce moment où elle avait pu voir au fond de l'auteur, ce coeur brisé par la mort si soudaine de sa petite fille adorée, comme si c'était son enfant à elle qu'elle venait de lire la mort, Faith ferma les yeux et inspira profondément pour se reprendre, s'imposer un calme. Avec des gestes lents, embrumés par la pesanteur de ce qu'elle venait de lire, Faith se leva de son siège et lissa les pans de sa robe d'un petit vert pousse très mignon, puis replaça le chignon qu'elle s'était fait et expira l'air par le nez, les yeux toujours fermés. Reprenant un rythme cardiaque normal, elle alla replacer dans le rayon le livre d'à peine 200 pages qu'elle n'avait pas la force de terminer, trop chamboulée par ces mots vifs, comme si l'auteur, au lieu d'écrire, avait mis ses vicères dans ce livre et se découvrait aux lecteurs curieux. Elle se sentait coupable de l'avoir lu, comme si elle avait violé le souvenir de Marie, cette petite fille si attachante. « Lost and so alone Born but never known Left all on their own Forgotten children » Ses doigts fins glissèrent sur les reliures des autres livres disposés en rangée organisée et elle hésita à en prendre un autre, le souvenir de ces pages qu'elle avait dévoré en l'espace d'une heure à peine la hantait encore. Troublée, Faith décida de prendre quand même un autre livre, mais elle l'échappa, ce qui provoqua un grand bruit dans la bibliothèque jusque là affublée d'un silence de mort. Elle se penchait pour le ramasser et le remettre à sa place lorsqu'elle entendit des pas devant elle et se retrouva nez à nez avec des chaussures. Se relevant lentement, prise d'une panique in contrôlable de faire face à l'inconnu, la jeune femme darda calmement son regard bleuté sur la personne devant elle. « They see They feel Believe Just like we do They're laughing And crying Wanna live here Like me and you » | |
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